• Manuel - français - 2

     

     

    Manuel d’introduction au métier de peintre laqueur décorateur

     

     

     

    Synopsis et contexte de l’œuvre de Manuel Diez Matilla

     

    Refonte au dimanche 20 mars 2011

     

     

    Par Christian Diez Axnick

     

     

    Partie 2

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sans l’ordre ancien, l’ordre soit disant moderne et évolué n’avancerait pas, comme Gainsbourg n’aurait pratiquement pas existé sans Dvorak, ou Racine sans Tirso de Molina ou le Cid de Castro. Toute vérité romane ou gothique est maître de ses implications. Les Gitanillos de Jerez sont par exemple les plus grands danseurs et les plus grandes danseuses que je n’ai jamais vus de ma vie. Cette apothéose, je l’ai vue avec Nina.

     

    J’ai eu la chance dans ma vie de voir et d’entendre chanter une des plus grandes, sans doute la plus grande mezzo-soprano du monde, avec mon père. Elle est argentine et chante dans le répertoire classique argentin si magnifiquement exceptionnel. L’art vocal poussé à un tel niveau est une question d’un autre ordre, d’une autre dimension. Mon père évoquait déjà cette question dans un texte personnel autobiographique qu’il a laissé sur l’incendie de l’église Santa Catalina survenu en 1957 à Toro. Le manuscrit est bien antérieur apparemment au concert de la RTVE au TMP.

     

    Une diva de ce talent peut se permettre de laisser échapper des sons et des mélodies

    « callejeros », les plus callejeros possibles. On en reparlera dans quelques dizaines d’années, lorsque d’autres tenteront vainement de l’imiter.

     

    L’art sérieux est inimitable, sa facture est toujours incroyablement élevée. Ce ne sont pas les assassins et les bouchers d’aujourd’hui qui peuvent se risquer à ces exercices.

    Précisément, l’art, le vrai, le grand, est un exercice qui se démarque du commun.

    Parfois il jette un regard de loin, mais toujours avec une hauteur de vue ou une façon de se mettre au même niveau et de faire ressortir toute la gouaille du menu peuple.

    Le propre, le fond de l’art classique, est de faire intervenir telle ou telle force, tel ou tel moment, de montrer et de restituer le dépouillement, d’amener sa patte autrement que par des incantations.

     

    La rigueur d’un chef d’orchestre italien comme Campanella, le génie de ses décorateurs, font de l’art lyrique qui s’annonce une entreprise de très haute envergure, d’une très haute prétention et d’un très fort niveau artistique. Même à l’aube du XXIème siècle, la force pure et dure se montre capable de séduire le public.

    Certes, ce n’est pas la question la plus répandue, mais les faits sont là, le classicisme le plus froid peut encore avoir une rigueur, des idées force, et s’imposer. C’est un fait.

     

     

    a) Les signes d’une renaissance.

     

    Il serait vain de penser que l’art va cesser d’exister. L’art officiel est puissant depuis toujours. Les grandes idéologies totalitaires l’ont compris, de gauche comme de droite.

    Elles font vivre un modèle ou tout ce qui est critique est par nature sacrilège, tout ce qui n’est pas dans les normes fixées par le marché de l’art est immonde.

     

     

     

    L’art qui nous intéresse, et le mot art veut dire manière de vivre, est plus en marge il est vrai de la société. C’est celui qui fait vivre une communauté d’intérêts, et aussi une communauté culturelle. Pourquoi les métiers ne peuvent ils pas disparaître ?

    Parce qu’ils sont utiles à l’épanouissement de l’homme et à sa dignité.

     

    Le génie de la plupart des religions est d’avoir su donner une vision, objective ou subjective.

     

    Pendant longtemps, l’art a été placé au centre des décisions, au centre des pouvoirs, en correspondant à une entreprise fixée. Par exemple la reine Sophie de Grèce descend de Vélasquez. Elle décide de qui aura une fondation, quelle œuvre moderne aura ceci, qu’est ce qui est bien. Qu’est ce qui ne l’est pas. Même chose en France, suivant les pouvoirs en place le pouvoir central décide des attributions. Ce système descend de l’inquisition pratiquée par les compagnies en Bourgogne. C’est une forme de terreur officialisée et légale. L’inquisition pratiquée par les compagnies en Bourgogne compte tenu de la population au moyen âge, atteint sensiblement le même ratio par rapport à la population que ce qu’il s’est passé à Tréblinka ou dans les pays baltes. 200 000 à 500 000 morts sur une population de quelques millions d’individus, sont autant qu’un million et demi à trois millions de morts sur une population de plusieurs dizaines de millions d’individus.

     

    C’est la même chose en taille, en dimension, en quantité de gibets. Il faut bien comprendre qu’un des vieux leviers qui sert la volonté de terroriser une population, c’est celui qui consiste en cette sinistre arithmétique statistique. On est sûr d’atteindre sa cible.

    Le père d’un de mes amis, Mr Moreau, un castillan comme moi, a été déterré vivant in extremis dans les dernières secondes de la libération de Tréblinka par des deuxièmes classes de l’armée rouge. Encore deux ou trois coups de pelle et il était mort. Il est rentré avec la croix rouge américaine qui est arrivée 8 mois plus tard. Il ne pesait que quelques kilos alors. A l’époque, on se battait avec des cailloux et des bâtons contre des fusils et des mitrailleuses.

     

    A partir de Manuel Diez Matilla, qui était un homme d’un sacré caractère et d’une certaine trempe, tout se disloque. Les centres de décision et de pouvoir ne sont plus aussi importants.

      Mon père n’hésitait pas à s’attaquer à tel ou tel au besoin.

    Son procès aux prud’hommes contre le directeur du musée Cortot a duré 3 ans. Il n’avait pas peur, et allait même plus loin.

    Ici, l’artiste a une capacité, il impose ses conditions. Mon père pouvait peindre on peut le dire honnêtement sans rentrer dans tous les détails pratiquement au niveau d’un Claude Monet, pour moi qui l’ai suivi durant presque toute sa carrière, bien au-delà, mais il demandait le salaire non différé conséquent.

    Bien lui en prit avec la TVA et le reste, car ne l’oublions pas, il aura cotisé pratiquement 7 ans de sa vie sans que cela ne revienne aux artisans ou à son corps de métier.

     

    Dans sa profession de patron d’entreprise, la force de travail est alors prédominante, il faut bien le dire, et bien plus pour lui que pour le salarié, quoique les petits ruisseaux font les grands fleuves.

     

    De la même façon, lorsque Mozart est mort, on pensait à l’époque que plus personne ne viendrait révolutionner la sonate. A la mort de Mozart, Beethoven a révolutionné plus de 400 fois la sonate au lieu de 3 ou 4. Ici l’artiste s’impose au public pour la première fois. Mais il n’impose pas encore ses conditions financières. On lui impose toujours sa condition par la force, du moins en partie.

    Mozart était un immense et grand génie, mais aussi en partie un infirme.

     

    A partir de mon père, on peut dire de l’artisan qu’il impose et les conditions financières liées au coût des matières premières, et le service, et la force de travail tout en gardant la plus value et les royalties virtuels, sans compter l’attrait de la nouveauté, le chic et le réconfort matériel.

    Et c’est normal car une table ou un meuble peut être revendue, des spéculateurs peuvent revendre la marchandise, sans compter la contrefaçon. Mais le prix fixé est définitif. C’est la condition au contrat.

    N’oublions pas que Midavaine est le premier entrepreneur français à avoir fait venir des décorateurs asiatiques en France.

    Mon père a démarré aux tous débuts chez lui, et plus tard ou auparavant, il a aussi travaillé chez un asiatique, son salaire était sa nourriture.

    Mais jusqu’ici à la fin des années 50 le décorateur est salarié, il n’est pas encore devenu son propre patron, libre de signer les contrats ou non et d’entreprendre, ce qui ne va pas tarder.

     

    Le pendant de la question si l’on considère la liberté d’entreprise est le risque encouru à la fois par le patron, mais aussi par le salarié, surtout lorsque les commandes stagnent, ou au plus fort de la crise comme celle qui suivit les 2 chocs pétroliers.

    Le progrès social n’a pas suivi assez vite, et sans doute un jour les pouvoirs publics le comprendront-ils au lieu de saboter les industries les plus anciennes. Je pense en particulier à tout ce qui devrait en réalité être fait dans l’artisanat, les primes, les tickets restaurant, les mutuelles, l’affiliation à un régime retraite honnête.

     

    L’exemple de mon père prouve qu’on peut tenir une vingtaine d’années, lé décor du logis était un de ses principaux clients, avec Garouste et Jeumont, mais avec en partie l’attrait de la nouveauté et une qualité très élevée et continue. Et au-delà ?

    Au-delà c’est plus difficile. Les meubles cache TV-HIFI-VIDEO de mon père ne sont plus tout à fait adaptés au marché actuel du laser disc et de l’écran plat.

    Il faut repasser par les bureaux d’étude, refaire des plans de meubles, de tables, ce que je fais depuis quelques années déjà, tenir compte de l’évolution de l’informatique et des nouvelles technologies.

    Mais on ne recompose pas un parc machines si facilement. Il faudra quelques années encore avant que les investisseurs ne refassent surface, que les ateliers ne renaissent, que les magasins rouvrent à nouveau.

     

     

     

    Ma tante, Maruja, a été une des deux ou trois principales fondatrices de l’orchestre de la radio télévision espagnole ( RTVE ). Elle aura travaillé, étant elle même une très grande violoniste, avec quelques uns des plus grands musiciens de son temps. Cela va de Narciso Yepes, au violoniste israëlien Seyrig, à d’autres grands pianistes et d’autres très grands musiciens. Il est clair que nous sommes une famille d’artistes, et que les signes les plus tangibles de la profession qu’a exercée mon père sont très difficiles à discerner, mais palpables.

     

    Son père, le frère de mon grand père, c'est-à-dire l’oncle de mon père ou encore mon grand oncle, a été maire de Toro durant la guerre civile. Opposé à l’époque à ce que l’on fusille des gens, dont des femmes et des enfants, par dizaines dans sa ville, il a été fusillé à son tour par les franquistes.

     

    On ne peut pas dire que l’art peut disparaître du jour au lendemain, il se transmet de générations en générations. Ce qui ne se transmet pas toujours exactement de la même façon, c’est la valeur travail et ses principes humains.

     

    Je pense une fois encore à ce grand cinéaste juif qui a filmé des milliers d’heures de documentaires dans la clandestinité, et qui avait enfoui des kilomètres de pellicules, déterrés à la fin de la guerre. La France avec Bois d’Arcy a longtemps conservé les originaux et Israël la copie des films. Il a mis 5 ans à mourir de faim à Paris. Je suis arrivé un an trop tard pour l’interviewer. Il était mort dans la misère un an avant.

     

    Je pense qu’il faut rester optimiste, et garder son âme, prendre la mesure des enjeux humains. Mais on ne peut pas toujours être optimiste lorsque l’on voit l’indifférence relative dans laquelle il est mort. Cela reste significatif.

    Même chose avec ce groupe de peintres qui s’était créé il me semble à Auschwitz. Mme Bouissy nous en avait parlé et nous avait montré des photos, des cartes. Les artistes ont toujours essayé de témoigner de leur condition.

     

    A vrai dire, on voit aujourd’hui les signes avant-coureurs d’une renaissance de l’artisanat. Je veux dire par là que peu à peu le secteur panse ses plaies, peu à peu, des activités redeviennent rentables, donc susceptibles de redémarrer un jour.

     

    Mais tant qu’il n’existera pas une parité entre nous, le vieux monde judéo-chrétien comme l’appellent certains et les monopoles qu’exercent les multinationales, tant qu’il n’y aura pas plus de justice sociale, les secteurs traditionnels resteront bloqués et tributaires de leur capacité d’investissement et de la capacité d’absorption du marché.

     

    Il faudra bien un changement dans la façon de procéder de nos gouvernants, si l’on veut un jour sortir de l’ornière. Hors aujourd’hui, la finance est plus importante que l’industrie. Le secteur financier abat ses cartes.

     

    Le syndicat est une solution parmi d’autres. Mais il reste symptomatique de constater qu’un des lieux les moins prisé par les hommes politiques reste les chambres de commerce et d’artisanat, tellement on sait que la finance soutient les multinationales.

    C’est bien le pire endroit pour ces messieurs, du moins celui on l’on ne va que pour quelque inauguration ou pour glaner quelque distinction.

    En tous les cas, la plupart se gardent bien de se jeter dans la mêlée.

     

     

     

     

    Soyons sérieux, le problème de l’artisanat ne peut pas se limiter aux problèmes politiques. Mais on ne peut comparer la France sous Louis XVI qui par exemple était passionné de serrurerie et avait fait de ses propres mains la serrure du portail du château d’Arnouville-lès-Gonesse, ce portail se trouvant aujourd’hui au château de Thoiry ; on ne peut comparer des dirigeants impliqués de leurs propres mains, et une bureaucratie prête à tout pour spéculer sur le dos des artisans.

     

    Le comité d’accueil ne peut pas être le même, pas plus que le principe humain.

    Curieusement avec Nina, des gens de la branche des Valois nous avaient offert un kir lors d’une exposition de peinture en Sologne. Nous y étions allés avec un ami peintre, un corse, qui voulait leur vendre une pièce de bois en acajou. Une comtesse nous avait reçus au Mont-près-Chambord. Elle descendait des Valois, un de des branches laissée par les capétiens.

     

    Les Valois m’ont toujours fait une bonne impression, car j’aime ce peuple Solognot

    ( la baronne a longtemps vécu en Sologne avant de vendre et de partir à Bormes-les-Mimosas ou elle a fini ses jours avec ma tante Méré, le tout ponctué par l’emploi et le travail de ma mère également ).

     

    Les Valois pour en revenir à eux ont beaucoup moins conspiré contre nous les Castillans si on les compare avec les Louis qui se sont succédés juste avant la révolution, qui eux n’ont pas arrêté d’encourager les portugais à nous attaquer, au moment historique ou la Castille était tout de même très pauvre et misérable, surtout si l’on se réfère aux couches populaires les plus défavorisées. Malheureusement les rois de France se sont alliés aux portugais et nous ont fait la guerre, laissant la révolution française anéantir le peuple de Vendée quelques années plus tard, abandonnant la couronne. Heureusement nous avons gagné cette guerre, justement à Péléagonzalo, dans la plaine près de Toro.

     

    Je pense cela dit que cette maison des Valois peut encore servir la France, même si je ne suis pas vraiment très monarchiste. Il ne faut pas être plus royaliste que le roi, mais ce sont des gens adorables, polis et hospitaliers, ouverts à tous les artistes, même aux enfants qui ne manquent pas de talent non plus d’ailleurs.

     

     

    Pour en revenir au caciquisme dont nous parlions, puisque nous avions abordé le sujet, je dirais que le propre du caciquisme, s’est l’attentisme. On a l’impression que ces oiseaux de proie que sont nos dirigeants attendent patiemment une fois qu’ils se sont perchés le plus haut possible, multipliant les croassements et les sarcasmes. Mais la paralysie est devenue le propre de nos démocraties, qui non contentes de se laisser insulter, laissent le mensonge et l’intoxication des masses se répandre.

     

    Tous les moyens d’intoxication des masses sont bons pour abrutir les enfants dès le plus jeune âge, et s’assurer un pouvoir médiatique que l’ont pourrait dire de droit divin dans son inspiration profonde. Les exemples abondent.

    Prenons le cas de Claire Chazal, la présentatrice du 20H00, ou de son ami Poivre d’Arvor. Pas une seconde ils n’imagineraient qu’en démocratie on puisse contester leur monopole, leur droit à l’expression.

     

    Pourtant Claire Chazal a prétendu plusieurs fois que les américains ont libéré Tréblinka avant les russes. Je ne sais pas combien d’argent elle a reçu pour ça.

    Mais elle a aussi fait l’éloge d’un criminel de guerre comme Charles Taylor, qui s’est proclamé président de la république du Libéria, et qui n’a rien à envier à Hitler.

     

    Ses hommes de main ont même faillit m’assassiner, à Paris même. On pourrait continuer encore longtemps. La liste est longue, les tortures et les crimes indescriptibles. Cela va de l’assassinat sommaire, aux mutilations et aux gens que l’on jette vivants dans des fosses à serpents.

      Sans compter les ethnocides en tout genre, dont celui des mandingues. Charles Taylor, c’est trois génocides et trois ethnocides, rien de moins.

     

    J’ai travaillé avec Ghislaine Carlessimo et le sergent Garcia, qui ont également faillit être assassinés, notamment à l’aéroport. Je ne parle pas ici de l’artiste sud-américain, mais d’un dirigeant commercial de l’ex-société Bidermann.

     

    La chape de plomb est là. A eux les honneurs et la gloire, l’argent, mais on ne peut pas tout avoir en démocratie. Que je sache ils n’ont jamais mis en cause un grand voleur de châteaux comme feu le président Mitterrand, ou son copain Seydoux. Leur conception de l’information est révolue, totalement anti-juridique.

     

     

    L’objectif de la 4ème internationale, au-delà des tendances, est aussi un objectif culturel.

    La tradition ouvrière et communiste est assez marquée en France. Rassembler le plus grand nombre, le troupeau, est une mission.

     

    Je pense aux grands sujets nationaux, à Compiègne, Pierrefonds, Villers-Cotterêts, à tout ce qui a cimenté, construit au fil des siècles la pensée et le destin national, en passant par les cathédrales de Senlis, d’Amiens, une des plus hautes du monde.

     

    La lutte des classes est un principe historique. Constamment, périodiquement, l’impérialisme des grandes puissances se fait plus marquant. Il vise en partie à démanteler l’unité nationale.

     

    Sans le soutien économique, militaire et politique des superpuissances, il n’y a pas si longtemps, les catalans de Samaranch et Maragal n’auraient pas obtenu les jeux de Barcelone. Eux qui ont exterminé la moitié de l’Europe, rayé de la carte la quasi-totalité des états baltes avec les nazis. J’avais écrit à Samaranch pour tenter de l’encourager, mais sans aucune illusion.

     

     

     

    Les grandes puissances, comme les Etats-Unis et la CEI en sont bien conscientes, d’ailleurs les Etats-Unis arment Donosti, la principale filiale d’ETA en Espagne. Toutes les armes sont américaines. Cela suit ce qu’il s’est passé durant la guerre civile, avec les implications américaines et italiennes. L’Amérique arme ici une des principales organisations terroristes du monde, comme pour Al-Qaïda. D’ailleurs les Bush ont été les principaux argentiers d’Hitler.

     

    Cette contradiction des Etats-Unis sur le plan humanitaire est une constante de l’impérialisme américain.

     

    On le voit, l’impact et la puissance des superpuissances issues de Yalta ont un pouvoir de dévastation, et très vite les perdants de 39-45 ont repris du terrain sur les vainqueurs. Diviser pour mieux régner.

     

    Il serait vain de situer uniquement l’avenir d’une profession du point de vue des rapports de force géopolitiques, mais soyons clairs, constamment, incessamment, tout ce qui a trait au pouvoir politique a été fait et défait à volonté. Nous ne vivons plus dans un monde doté d’un moule rationnel, mais dans un monde ou plus rien de tient, et même si la politique est une guerre, elle n’est jamais acquise à quiconque ou gagnée d’avance.

     

     

    Loin de moi l’idée de rejeter les uns et pas les autres, la cause de la paix doit avancer de toutes les façons, mais il est clair que des puissances étrangères ne peuvent se soucier à notre place de notre stabilité, loin s’en faut.

     La farce est énorme, elle a atteint son paroxysme. Des décennies de tyrannie sont devenues peu à peu notre seule histoire commune. On ne peut y voir qu’un pur hasard.

    Le sort de l’Europe n’est pas une mince affaire.

     

    II . L’ébénisterie et la menuiserie, l’atelier.

     

    a) l’apprêtage en menuiserie.

     

    Il faut distinguer 2 types d’apprêtages. Les apprêt ébénisterie, et parfois menuiserie, qui correspondent au montage du bois et des meubles ( colle à bois, colle agobois ) et les apprêtages au blanc d’Espagne ou de Meudon, ou encore violet, qui sont les apprêtages les plus essentiels dans notre profession, et qui serviront de préparation à la première couche des décors ou des panneaux décorés. C’est le célèbre Coromandel en laque de Chine et de Venise.

     

    Soit on a en vue de faire des panneaux, c’est le cas le plus souvent. Et alors on apprête tout le meuble en fonction. Soit on n’a pas en vue de faire des panneaux, par exemple dans le cas de certaines tables ou de certains meubles, et dans ce cas plus rare on apprête d’une autre façon l’ensemble.

     

    Le plus souvent, on fait des panneaux, et on peut évidemment en avoir en réserve, surtout si ce sont les mêmes, mais il est très difficile de les préparer également de toutes les façons. L’apprêtage est l’étape la plus importante qui déterminera la qualité de tout le travail ensuite.

     

    Un mauvais apprêtage donnera une faible qualité artisanale, encore que de nos jours on ne puisse pas faire abstraction du polyester et d’autres techniques parallèles ou spécifiques. Un très bon apprêtage au blanc d’Espagne par exemple donnera une bien plus grande qualité finale.

     

     

     

    La technique du Coromandel a déterminé la qualité de la laque de chine, le blanc d’Espagne est la même technique à peu de chose près. Nous y reviendrons aux chapitres suivants. Mais insistons tout de suite : la qualité de l’apprêtage est déterminante pour toute la suite.

     

    Lorsque l’on ponce un apprêtage, on ponce soit à sec, en finition le plus souvent, juste avant la laque, soit mouillé mais dans ce cas exclusivement avec de l’eau froide, jamais de l’eau chaude ou tiède. On emploie parfois des cales en bois pour faire les recoins.

     

    On ne mouille jamais trop, mais juste ce qu’il faut. Une éponge légèrement humide sert à nettoyer et aplanir le support, à le débarrasser des impuretés issues du ponçage au fur et à mesure.

     

    Bien sur, on emploie du papier kraft ou de la toile émeri plus usés en finition que lorsqu’on dégrossit. Ponçage à l’eau, le papier est légèrement mouillé, ponçage à sec il est utilisé sec.

     

    Surtout répétons-le, sur le blanc d’Espagne ou ne ponce qu’avec de l’eau froide, jamais avec de l’eau tiède ou chaude, en limitant la quantité d’eau. Jamais de flaques, cela accentuerai et créerait des petits trous.

     

    Bien respecter le sens de ponçage en l’adaptant au meuble ou à la table, dans telle direction définie au départ. On peut croiser, mais ne pas changer de direction.

     

    Ne confondons pas l’apprêtage, c'est-à-dire le blanc, avec les techniques d’ébénisterie ou de menuiserie, par exemple lorsque l’on emploie des règles de blocage, ces espèces de petits étais auto coinçant, ou d’autres technique de fabrication. Ici on parle bien de la colle, qui entoure et enrobe tout un meuble ou toute une table.

     

    b) Le montage et démontage des meubles.

     

     

    Suivant les professions et les corps de métiers, le montage et le démontage n’est pas toujours le même. Chez nous, il faut déjà séparer la serrurerie, les charnières, les vis, et bien penser que tout ce qui est métallique est numéroté et mis dans des boites.

    Les ferronneries font partie de l’ossature d’un meuble, elles sont déjà montées et démontées avec la carcasse et le meuble. On en aura besoin à nouveau à la fin de la fabrication du meuble.

     

    Un pré montage permet de travailler les trous avec une pointe et de tout contrôler, de préparer le terrain avant le montage final qui intervient à la fin. Ensuite on démonte, on classe et on range tout temporairement. Il est important de savoir ou iront les trous des charnières, tant sur le meuble que sur les panneaux, avant l’apprêtage et le placage, pour ne pas risquer de ne pas pouvoir les retrouver plus tard dans certains cas, suivant les travaux en cours.

     

    Il faut prévoir une place dans l’atelier pour tel meuble ou telle table, en veillant à ranger les parties de menuiserie dans le même coin de l’atelier, et en évitant de tout mélanger. Les pièces doivent être bien rangées, aussi bien les pièces en bois que les pièces de ferronnerie rangées dans des boites et numérotées.

     

     

     

     

     

     

     

    III . La préparation, les apprêts, les panneaux.

     

    c) Le blanc d’Espagne ou de Meudon, ou violet.

     

    Le blanc d’Espagne est considéré comme un des meilleurs apprêts à l’ancienne. Seules des techniques plus modernes comme celles du polyester sont parvenues récemment à le détrôner, et encore seulement en partie.

     

    Son avantage est par exemple de permettre l’utilisation de la laque cellulosique durant toutes les étapes de fabrication ultérieures. Quelques autres enduits de moindre qualité le permettent également, mais pas le polyester.

     

    Vendue en sacs, la poudre sert à préparer le blanc d’Espagne, utilisé très chaud pour le placage des panneaux, moins chaud pour la préparation des apprêts.

     

    Lorsque l’on prépare le blanc, on prend une cuvette en acier qui ira sur le feu, de préférence au gaz, la bouteille étant reliée au détendeur avec 3 ou 4 pieds sur le sol.

    Sur cette cuvette on place des pierres plates, et au dessus un récipient en acier dans lequel se fera la préparation.

    On accroche une broche pour le placage, des petits et moyens pinceaux à l’aide d’une clou replié, sur la cuvette, les poils dans l’eau car la cuvette est remplie d’eau, et le récipient vient dans l’eau au centre de celle-ci.

     

    Au fur et à mesure de la préparation, on ajoute des morceaux de gélatine qui viennent fusionner avec la poudre, on peut ajouter un peu de liquide ou les plaques ont macéré pour liquéfier provisoirement la préparation. Une fois la poudre et la colle assez homogènes, on commence à tourner avec un gros bâton tout autour du récipient pour éliminer les grumeaux, en veillant à bien frotter contre les parois du récipient.

     

    Toutes ces opérations se passent à feu doux ou moyen. Même à grand feu, mais quoiqu’il arrive il ne doit jamais se former de bulles dans la préparation et celle-ci ne doit jamais bouillir. En cas d’ébullition on réduit alors le feu en agissant sur le réglage gaz. Lorsque la substance obtenue est homogène et débarrassée entièrement de grumeaux, et pour cela il faut touiller régulièrement en tournant, alors on la rend plus ou moins liquide ou épaisse en ajoutant ou pas du liquide, et on peut apprêter le meuble ou la table à chaud. Ce doit être de toutes les façons très très chaud.

     

    On fait la première couche avec le pinceau pour les recoins, ou à la broche pour les extérieurs. On la laisse sécher un peu. Lorsque la première couche est suffisamment dure ou sèche, mais humide, on passe à la deuxième couche. Généralement 2 ou 3 couches suffisent suivant l’épaisseur recherchée. On laisse toujours le bois à nu à l’endroit ou iront les panneaux, généralement sur les extérieurs du meuble ou au centre de la table sur le dessus. Ceux-ci seront plaqués plus tard.

     

     

    C’est en raison de cette étape de travail que l’on peut comprendre la nécessité de l’utilisation de bois tendre et non de bois durs comme le chêne. Il est plus facile d’apprêter au blanc d’Espagne sur du latté, du contreplaqué, et bien entendu sur du tilleul et toutes sortes de bois tendres, pour que la préparation à chaud pénètre bien les fibres du bois. Des bois comme le peuplier ou le merisier sont déjà un peu plus durs, le chêne et l’acajou étant les bois les plus durs, et l’acajou est du reste un bois précieux.

     

    Toutefois, le merisier et le peuplier s’emploient. Mais le latté, le contreplaqué, le tilleul ou le saule sont plus courants dans cette profession, avec parfois le merisier.

    Dans cette branche professionnelle, le latté s’emploie donc assez souvent, et aussi le tilleul qui est déjà un produit de luxe. L’étape de l’apprêtage en constitue la principale raison.

    D’autres bois laqués sans apprêtage et d’autres techniques existent, y compris avec la dorure sur bois. Mais dans le cas présent, le bois est préparé avant d’être laqué.

    Cette étape de la préparation est fondamentale; plus la qualité de la préparation sera élevée, mieux les étapes suivantes seront réalisées.

     

    Pour les meubles, on ne peut apprêter qu’en plusieurs fois puisqu’il faut faire les intérieurs et le dessous du meuble. Les piètements seront donc en l’air et le dessus reposera sur des cales auxquelles on aura fixé de la moquette, pendant qu’on fera la colle pour l’intérieur du dessous. Il faut à chaque fois que ce soit sec pour que le meuble puisse reposer sur les cales, et pour pouvoir avancer la colle et l’apprêtage.

     

    d) La colle de peau de lapin.

     

    Elle s’utilise avec le blanc d’Espagne et lui sert de liant. On la prépare en la laissant macérer 24h00 dans un récipient avec de l’eau. Ensuite on conserve l’eau dans laquelle a macéré la plaque de peau de lapin pour la réutiliser plus tard dans la préparation du blanc d’Espagne. Lorsque la plaque n’est plus aussi dure, mais molle, on la fait fondre à feu très doux au bain-marie en veillant à ce qu’il n’y ait et ne se produise aucune ébullition.

     

    La solution obtenue de couleur grisâtre est ensuite versée dans un récipient en plastique de préférence et on la laisse refroidir. Elle deviendra comme une espèce de gélatine épousant les formes de se récipient. C’est cette gélatine un peu comme du caoutchouc qui sera progressivement ajoutée à la poudre de blanc d’Espagne pour la préparation du blanc d’Espagne.

     

    Une bonne colle ne doit pas être périmée. Les détaillants la vendent en sacs, parfois on en trouve en moins grande quantité qu’en gros.

     

     

    IV . Les panneaux

     

     

    a) La préparation

     

    Les panneaux avant d’être plaqués sont préparés sur des tables ou des panneaux en bois le plus souvent contreplaqués. On utilise pour les faire beaucoup d’eau, et notamment du papier qui devient collant dès qu’on le mouille.

    Une grosse éponge sert à mouiller le panneau de contreplaqué à grosse eau, et les deux faces du papier. Lorsque c’est assez mouillé on étale le papier sur le panneau en bois, et avec l’éponge, on ramène l’eau vers les extérieurs de façon à tendre la surface du papier qui servira pour faire les panneaux. Puis au verso du panneau, on plie le papier d’une certaine façon, d’équerre. Ensuite on place le scotch ou plutôt le papier qui devient collant dès qu’on le plonge dans un seau d’eau ; de cette façon on fixe le papier au verso tout en veillant à ce que cela reste bien tendu

    Ensuite on laisse sécher le panneau sans trop le laisser exposer au soleil, car il pourrait craquer en séchant, puisqu’il va perdre toute son eau en séchant.

     

    Ensuite lorsque le panneau est prêt celui-ci est toujours fait avec la colle, mais au couteau. On va dans un sens, en courbe, puis lorsque c’est sec ont revient toujours en courbe dans l’autre sens. Lorsque l’épaisseur est suffisante on laisse sécher.

     

    La qualité des panneaux et des apprêts sera déterminante pour la qualité globale du travail.


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