• Psy - 2 - français

     

    Manuel Diez Matilla : un destin oublié 

     

     

     

    Psychanalyse de l’œuvre de Manuel Diez Matilla

    2ème partie

     

     

    Refonte au 8 décembre 2012 

    Par Christian Diez Axnick

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Manuel ou l’assurance et la maturité.

     

     

     

    Qui dit psychanalyse, veut dire dans cet essai de plus large compréhension de
    l’œuvre de cet immense artiste, qui a peint des centaines et des milliers de
    toiles qui sont toutes des chef-d’œuvre, s’appuyer sur un raisonnement correct,
    construit, et concret.

    On ne décrypte pas facilement les mille et une facettes d’une telle œuvre, aux
    bornes si distantes les unes des autres, aux différenciations si particulière
    dans l’appréhension de notre temps. Par exemple pour mon père le théâtre était
    un art majeur.

    L’endocrinologie constitue une des bases, un des socles de la pensée et de l’explication
    psychiatrique. Le livre « Les hormones sexuelles » des professeur K.D. Voigt et
    du docteur H. Schmidt, paru chez Robert Laffont, me semble constituer une bonne
    introduction à cette science développée assez tôt. Ici, je risque un parallèle.

    Une force de la nature comme manuel Diez Matilla, un génie si vif, si profond, ne
    peut s’étudier qu’en prenant en compte toute l’acception du terme psychanalyse.

    Il vaut mieux connaître déjà les 5 principales religions monothéistes, dont le
    judaïsme, le christianisme ( protestantisme, luthérianisme et le catholicisme
    ), l’Islam avec le Saint-Coran, sans oublier les autres, tant dans leur
    pratiques que dans leur fondements, de façon à mieux appréhender et envisager
    une œuvre d’une telle dimension et d’une telle complexité dans l’approche des
    sujets de société.

    Sans compter nous l’avons dit le bouddhisme, l’hindouisme, les religions orientales
    et extrême-orientales, puisque mon père a travaillé dans la laque de chine et
    de Venise toute sa vie ou presque, disons durant la majeure partie de sa vie
    active. Je connais un peu moins ces religions, même si j’ai un peu fait
    connaissance avec le bouddhisme à l’université.

    J’aime bien le livre « Spirite », d’un grand poète indien et soufi comme Kabir, que
    j’ai lu parce que Nina l’avait chez elle. Je connais nettement moins le reste.
    C’est un grand livre de spiritualité.

    La question est avant tout une question de discernement. L’artiste a connu de
    vives et profondes mutations et évolutions, avec un fils directeur
    stable : sa méthode, son style pictural. Sa pensée a évolué aussi de fil
    en aiguille. Sa maturité a été constante et appuyée.

    Il vaut mieux connaître aussi l’histoire de l’art dans la région de Zamora, Valladolid,
    Toro, jusqu’à Tolède et Burgos, et même plus loin, tellement tant de choses et
    d’artistes s’y recoupent.

    Je dirais que cette dimension correspond aux débuts, au launching de l’artiste.

    Zurbaran, Ribera, tant d’autres se sont fondus dans cet univers indivisible.

    Une des amies de mon père, Marie Raso Moutinho, avait dans sa famille une proche
    nommée Isabelle Wallon Raso, qui vit aujourd’hui non loin de Tolède, ou du coté
    de Gérone. Elle s’appelle aussi Allemand, comme Aléman.

    Je recommande si l’on aborde la partie classique de l’œuvre de mon père la lecture
    du livre « Les figures de style », de Catherine Fromilhague, chez nathan
    Université, qui dresse bien le panorama des tropes dans la littérature ou le
    théâtre.

    Un autre ouvrage qui peut s’avérer très utile dans la compréhension de son œuvre
    s’appelle « Les termes clés de l’analyse du théâtre », d’Anne Ubersfeld, paru aux éditions
    du Seuil.

    On ne peut se satisfaire de l’ignorance, dès que l’on tente de mieux expliquer
    quel furent les passions et les drames, l’incompréhension dans laquelle a
    parfois vécu un tel artiste.

     
    Car de nos jours et avec les temps qui courent, la société ne reconnaît pas les
    grands artistes, mais cherche à les réduire aux strictes limites qu’elle s’est
    fixée.

    A vrai dire, chez Manuel Diez, la montée du psychisme est un fait avéré, le
    besoin et l’envie de peindre sont des données constantes de sa vie. C’est le
    peintre du besoin et de l’instant. Le « moment », terme mathématique, est
    l’instant ou il a choisi de commencer une œuvre, pour l’achever et la finaliser
    au fur et à mesure.

     

    C’est une autre relation avec la création picturale, un autres corpus ou le peintre
    et son œuvre ne font qu’un, s’associent, se divisent, se séparent, se
    réunissent à nouveau, au gré de la progression de leur rapport l’un avec
    l’autre.

    Manuel Diez vit sur une autre planète, celle de la maturité artistique et picturale,
    celle de la maîtrise étroite des mélanges de pigments les plus complexes et les
    plus difficiles.

    Son monde est celui d’un représentant généreux et convaincu de ses idées.

    La peinture a toujours été le principal catalyseur de son expression, de son
    caractère.

    Il se retrouve en elle, et elle est en lui. Les deux forment un seul être
    autonome, vivant et fait de difformités, de contorsions, en un écoulement
    turbulent, un va-et-vient permanent entre la pensée et l’acte créateur. C’est
    le noyau de la famille.

    Je dirais ici que la psychanalyse est techniquement parlant indissociable de
    l’endocrinologie. Au point de vue de nombre d’explications techniques et liées
    au fonctionnement. De la même façon et dans le même ordre d’idée, la couleur ne
    peut se séparer de l’artiste.

    Le drame culturel existe, il est latent. Autant, chez l’individu assez faible, la
    montée du psychisme s’accompagne de problèmes, autant chez un individu sur de
    lui comme l’était mon père, elle se passe de façon linéaire. Elle se situe dans
    un continuum particulièrement éprouvé.

    Mr Gigot, mon ancien professeur d’allemand, s’intéressait beaucoup à la
    psychanalyse, qui constitue un élément nouveau au 20ème siècle. Almuro est par
    exemple un compositeur de musique électroacoustique, un proche de Xénakis, qui
    a longtemps traité l’absurde, ses interférences sur l’homme.

    L’endocrinologie est avant tout une science proche de l’exact. Habituellement, Manuel Diez était
    d’une très grande vigueur physique, ce qui n’est pas à l’instar de sa déchéance
    peu avant sa mort.

    Mon père considérait que la constitution de 58 était un chef-d’œuvre. Je suis plus
    partagé sur la question.

    Je trouve, et l’histoire récente le prouve, que l’étonnante complicité des
    Etats-Unis et de l’Europe avec l’état israélien qui commet les pires crimes en
    Palestine, est une forme de décadence. Jésus était un juif palestinien. Israël
    a commis et commet les pires abominations en Palestine. Cette déchéance morale
    est profonde et organisée par le haut.

    Le pire est que cela ne dissuade pas l’intégrisme juif. J’aimerai tant qu’une
    femme comme Berthe Mann, très proche amie de ma mère, reconnaisse qu’Israël a
    volé leur terre aux palestiniens, en assassinant des milliers de gens pour 2 ou
    3 victimes.

    Lorsqu’il travaillait comme copiste au Louvre ( il a ete au Prado aussi ), mon père fit
    la connaissance d’Antonio Illan, qu’il devait prendre à son service par la
    suite. Les Illan sont nos amis depuis 30 ou 40 ans depuis. Nous connaissons
    toute la famille et nous avons passé le dernier réveillon ensembles.

    Par contre, mon père n’a pas gardé Antonio Illan en CDI. Une fois, c’est tout juste
    s’il ne lui demandait pas un million d’anciens francs pour poncer une misérable
    table ! Mais je plaisante un peu. Antonio l'aidait ponctuellement, il lui
    servait d'appoint suivant ses besoins. Il a eu deux enfants d'un premier
    mariage avec Claudia, une aveugle.

    L’actualité récente est terrible. Manuel Diez fait figure d’exception dans ce monde affreux
    et sanglant. Qu’il me soit permis de faire de lui un exemple, au travers du
    SIDA et des années 80. Surtout avec un président qui s’octroie une augmentation
    de salaire de 140%, ou s’achète un avion Falcon à 45 millions pour s’aligner
    sur les autres chefs d’état. Le contraste entre l’opulence, le cynisme, la
    haine, le mépris de l’autre et la misère est élevé. Sous Sarkozy, le déficit
    public a été multiplié par deux. Sans compter les 500 euros quotidiens il y a
    encore quelques temps pour que Mme Dati puisse lire les journaux, ou ses 10
    véhicules de fonctions, 10 taxis.

    Contrairement à ma femme Hanifia qui le déteste et change de chaîne dès qu’il passe à la
    télévision, je lui accorde qu’il a tout de même été avec Cécilia, qui possède
    un lien de parenté avec Isaac Albéniz. Il faudrait dit-on 25 vies des plus
    grands pianistes pour ne jouer à peine qu’un dixième d’une œuvre pianistique
    comme Ibéria. Rachida Dati était une proche de Cécilia, il a juste attendu un an
    avant de la lâcher après son divorce, question de principe. C’est la seule de
    ce gouvernement qui a tenté d’insuffler quelque chose, mais d’autres étaient
    plus diplômés et plus qualifiés.

    De fort, j’ai vu mon père passer à un état d’extrême faiblesse. Dans sa jeunesse
    il avait des idées franquistes. Mais à une époque d’idées généreuses. Franco
    est le premier et le dernier à s’être dressé face à Hitler, notamment avec le
    fameux éposode du train, contrairement à ce que raconte une certaine propagande
    de gauche 40 après. Il n’a pas à en avoir honte, même si ses idées ont évolué
    très différemment par la suite.

     A ses débuts, Franco était amiral, lorsque les américains ont mobilisé toute leur
    flotte ultramoderne, des milliers de navires de guerre et 3 millions d’hommes
    pour nous extorquer les philippines. Il est le seul, contrairement à Pétain,
    Laval et Mussolini, à ne pas avoir livré un seul juif aux nazis. Il est le
    premier dirigeant atlantiste d’Europe, le premier et de dernier à s’être opposé
    à Hitler. Mais rappelons déjà au sens «  logicien » du terme qu’Hitler
    était un juif autrichien, dont des journalistes américains on dit récemment
    qu’il est né avec un seul testicule, ce sera plus simple ainsi. Il ne faut pas
    abuser, car beaucoup de gens ont souffert sous le nazisme et lui aussi. « Unter
    den Linden », comme dit ma mère.

     
    Le seul après lui c’est Roosevelt. Notamment lorsqu’il lui a posé un lapin
    avec ce donc célèbre épisode du train. Il aura fait beaucoup pour les
    musulmans, les juifs, l’église, même si les pires et les plus sanguinaires
    combattants juifs ont été dans ses rangs.

     
    Face aux américains à ses débuts, nous ne pouvions opposer que deux ou trois
    rafiots et deux ou trois coquilles de noix. Franco a beaucoup fait pour
    l’église, mais aussi pour les musulmans et les juifs. Vers la fin de sa vie mon
    père ne l’aimait plus tellement. «  No dice enseguida …  ».

    Il faut bien comprendre qu’à cette époque, l’honneur politique était encore à peu
    près possible.

    Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Si je prends l’exemple de mon oncle
    Norbert, qui est avec une jeune femme des philippines, Julieta qui était venue
    à Paris avec ses soeurs, et bien il est l’anti-Espagne incarnée, enfin dans une
    certaine mesure. La dernière fois que je l’ai vu il m’a dit au sujet du coureur
    cycliste Pedro Delgado : « Der war Voll ». Il n’a rien trouvé d’autre. C’est
    d’un cynisme à toute épreuve. Mais Norbert était très drôle étant petit,
    lorsqu’on l’habillait pour le carnaval.

    En 88, l’année ou Delgado a gagné le tour, mon employeur a tenté de me tuer alors
    qu’il avait mutilé une de mes amies quelques années plut tôt. 2 ans de procès.

     
    10 ans plus tard David disparaissait. Le livre de Pedro est en vente à 10
    euros.

     
    C’est à la fin des années 80 que mon père a attaqué Mr Charpentier, le
    directeur du musée Cortot, qui ne lui avait payé que la moitié de son salaire
    durant trois ans. 3 ans de procédure et de procès ont suivi.

    Mais on a senti un réveil, une volonté d’avancer. Ces dernières années le cyclisme
    espagnol a continué son renouveau. Même chose en football, les leçons, ça paye.

    Moi contrairement à mon père qui n’aimait pas les cyclistes, j’aimais bien Luis
    Ocaña.

    C’était un grand républicain, son livre biographie est admirable. Je l’ai juste
    feuilleté. Pour l’anecdote, mon ami Jean Seigaud dont j’ai déjà parlé a couru
    en cyclotouriste avec lui.

      Il avait mis « la pâtée » à Michel Drucker, le présentateur de télévision.

    Ocaña s’est donné la mort alors qu’il se savait atteint d’une hépatite. Mes deux
    frères étaient mordus de cyclisme. Pour mon père, c’était bien simple, tous se
    dopaient. Les seuls sports qu’il tolérait étaient la natation et la
    gymnastique. Hanifia et moi avons acheté deux vélos depuis. Je dois acheter une
    pompe pour réparer les roues, enfin c’est déjà fait.

    Lorsque Mme Thatcher a passé 30 ans à établir de faux titres de propriétés des
    Malouines, déjà on l’a vu, tout s’est terminé dramatiquement. Idem avec une importante
    partie de la gauche ou des communistes, qui aiment à réviser l’histoire à
    l’envers 40 ans plus tard. Le lobbying antiespagnol est puissant.

    L’anti-Espagne est puissante comme en parle Franco dans ses mémoires ( Il y cite les Polo, nom
    également d’une partie de ma famille. Est-ce un hasard ? ). L’Angleterre a tout
    de même déclaré la guerre uniquement sur la base de faux en écriture. La guerre
    des malouines a coûté la vie à des milliers de soldats. Alors vous savez, si
    pour la tradition anglaise la reine est censée amener la paix et la sécurité
    partout ou elle se rend, on reste assez loin d’un ordre sérieux. Je préfère
    Jeanne d’Arc à l’église saint-Saturnin, même si je n'aime pas du tout les gens
    qui l'ont récupérée.

    C’est une des raisons qui ont fait que sa dimension publique a été amoindrie. Des
    gens de ma famille allemande se sont battus contre les anglais à Vamy, là ou la
    reine d’Angleterre va faire ses macabres célébrations. Ils y ont laissé la vie
    d’ailleurs. J’ai toujours été marqué par l’extrême misère de l’Espagne de mon
    enfance, ou d’une partie minime de celle-ci.

     
    Je dois dire que ma sensibilité anglo-saxone reste un peu plus germanique. Les
    Windsor sont tous d’origine germanique du reste. Le duc d’Edimbourg a même
    cassé la jambe à l’un de mes amis lors d’une prise d’arme. Il s’en est fallu
    d’une seule voix m’a confié ma mère pour que la langue allemande soit adoptée
    comme langue officielle des Etats-Unis.

     
    Une année j’ai écrit à la princesse de galles, pour tenter d’aborder la
    question sur Diego Ramon et sur le marranisme en Espagne, mais elle s’est tuée.
    C'était pratiquement le seul chanteur castillan de haute tenue, et moderne avec
    ça. Cela ne m’a pas porté chance. Je voulais être concret et seulement partir
    du peuple, de considérations modernes. La diversité artistique de l’Espagne est
    profonde.

     
    On le voit dans le livre de Funck-Brentano sur Martin Luther, aux éditions
    Bernard Grasset, Hitler a bien sûr repris certaines choses sur Luther. Un
    journaliste américain rapporte donc nous l’avons dit qu’Hitler n’avait qu’un
    seul testicule, au grand désespoir de sa mère, qui concevra un deuxième enfant
    avec son mari. Il l’a exaspérée.

     
    Luther est le premier théologien allemand qui ait traduit l’ancien testament et
    le nouveau testament en allemand. C’est un héros, certes controversé, mais un
    héros.

    On le reprendra sur les pièces de monnaie par exemple. Moi j’aime les allemands de
    Silésie (Schlésien ), je ne rentre pas trop dans le cadre nationaliste « bon ton ». Je
    dis que ce pays n’a jamais été ni russe ni polonais, c’est tout, pas plus que
    la Prusse orientale, qui a été allemande durant des millénaires. Edith Beer,
    une très proche amie de ma mère qui porte le même nom que celui de ma tante
    disparue, est originaire de Silésie. Elle nous a rendu une petite visite
    récemment, en octobre 2010. Albert Einstein était aussi originaire de Silésie
    me semble t’il, ou des sudètes.

    Irina, une amie de Marita, une autre de mes tantes, est elle originaire de Mazurie,
    d’ou vient la Mazurka. Là encore, cette région a toujours été et est toujours à
    très forte majorité allemande depuis des millénaires. Pendant la guerre, un
    soldat russe avait braqué sa mère.

    Elle lui avait répondu que s’il la tuait il serait obligé de tuer sa fille aussi.
    Les polonais et les russes ont toujours été particulièrement oisifs et
    invivables dans ce pays qui n’a jamais été le leur.

     Récemment en revanche, j’ai pu assister au spectacle de chœurs et de danse de l’orchestre
    de l’armée russe, qui s’appelait auparavant les chœurs de l’armée rouge, nom
    plus engagé. Les danseuses et les danseurs sont exceptionnels, taille fine et
    taille de guêpe. Ce sont des danseurs de plus petit gabarit, qui n’ont pas
    réussi à rester au bolchoï, mais les chorégraphies sont toutefois remarquables.

     Luther, pour en revenir à lui, était un grand réformateur, plutôt qu’un prophète.

     

    Il a rédigé ses 95 propositions, s’est élevé contre les indulgences, mais a
    cautionné aussi des crimes assez abominables. A l’époque, l’église abusait le
    peuple, et lui demandait de remplir les caisses. Il fallait payer pour que son
    âme puisse monter au ciel.

    Les indulgences étaient vraiment une forme d’assassinats programmés. L’église
    romaine assassinait en masse avec ce stratagème.

    Manuel Diez n’a pas réussi à protéger ses fils, notamment David, mais que pouvait-il
    faire ? C’était un génie fabuleux. Et comme toujours, l’histoire se dérobe sous
    leurs pieds.

    Lui qui avait écrit à Giscard d’Estaing ( et il lui a répondu ), qui allait jusqu’à
    coller ses affiches, a sans doute sous-estimé les errements des gaullistes, qui
    sont des pinailleurs invétérés. David a fini comme Abdelkader Bentayeb, mon
    beau frère.

    Marre de ce monde.

     Ou en sommes nous aujourd’hui avec Sarkozy, que ma femme Hanifia déteste comme je
    l’ai dit au plus haut point qui soit ? La France est au bord du gouffre.

    Justement, les gaullistes, qui sont si on veut, ou en quelque sorte par une espèce de
    métaphore, le grand esprit invisible dont parle Jésus, c'est-à-dire autre chose
    que des communistes, se sont fait une fois de plus les valets d’une potiche
    comme Sarkozy.

     Jacky Lhomme est le seul qui m’ait donné l’impression d’émerger dans le monde de
    notre Gaule si prosaïque.

    Le pays est dans l’impasse politique, avec des nuées d’affairistes, de menus
    tyrans locaux, de caciques, de profiteurs. Tous veulent qu’on rentre dans leur
    jeu. De temps en temps ils font un peu de show-biz pour se requinquer, et vous
    offrent des petits fours.

    Du moment que l’argent rentre dans leur poche ils sont contents. L’un d’eux avait
    même invité Sitting Bull, du moins son descendant. Les français sont comme des
    bébés, on peut en rire aussi.

    Je ne fais pas d’à priori, je ne fais pas une fixation. J’observe que tant qu’ils
    nous piquent nos femmes ils sont contents, mais au fond ils se foutent bien de
    nous. Les horreurs que les israéliens ont commises en Palestine prouvent les
    limites de ce qui peut se faire. Ce sont quand même de vraies chiffes molles.
    Pas un mot là-dessus.

    On ne peut accepter de se borner à admettre de tels crimes, aux conséquences
    incalculables. Personne ne peut accepter cela. Plus rien ne sera jamais plus
    comme avant. Le monde n’a plus d’autre issue que d’attaquer Israël. Il n’a plus
    d’autre choix.

    Et même les juifs les plus intégristes le savent, ce n’est pas acceptable. Qu’on
    leur rende leurs terres. Rendez leur leurs terres un point c’est tout.

    Comment peuvent-ils assassiner des enfants de la sorte ? Ce n’est pas possible.

    Voilà, le monde est ce qu’il est. La lâcheté est partout. Il est terrible ce constat.

    On ne peut refaire ce qui a déjà été fait. Dans mon métier, lorsque je travaille à
    une étuve, ou à un réacteur, pour la fabrication de médicaments, je m’aperçois
    que ce métier je l’ai en partie hérité aussi. Ce métier, il est aussi une
    profession et rien d’autre. Aujourd'hui je travaille également pour des
    centrales nucléaires, dans l'agro-alimentaire, l'industriel.

    Quelque part, je suis un peu soulagé que ma mère, qui est protestante et va au temple,
    se rapproche un peu des catholiques. Les temps sont durs. Ma femme, qui est du
    Maghreb, déteste les dirigeants du monde actuels, celui d’un Krach industriel
    et financier sans précédent, les Bush, Sarkozy, et autres cinglés, autres
    profiteurs des régimes. La spéculation est partout. Comment les gens ont-ils pu
    en arriver là ?

    Il faut le dire, le monde ne sera plus jamais ce qu’il a été et ce qu’il était. Le
    monde actuel est terrible. On ne refera pas des artistes comme Manuel Diez.

    Heureusement que ma mère, qui va souvent à la Evangelische Kirche de Paris, le temple
    protestant, fait quelques concessions aux catholiques. C’est un moindre mal.

    La disparition de son fils David, mon frère, ou encore celle d’Abdelkader
    Bentayeb, mon beau frère, sont des faits qui prouvent la folie de la société.
    Elle les a broyés. Abdelkader avait connu un important traumatisme crânien.

    Le frère aîné de mon père est mort aussi dans des circonstances analogues à celles
    qui ont vu la disparition de David. Mon grand père ne s’en est jamais relevé.

    Il était l’élu, le « primogenito ». Lorsque mon père l’a ramené en Espagne, il est
    mort de chagrin et du choc émotionnel.

    Dans son manuscrit sur l’incendie de l’église Santa Catalina survenu en 57, mon
    père, vers la fin de ce manuscrit, parle des masques qu’avait réalisés mon
    grand-père pour garder un souvenir des traits du visage de son fils qui portait
    le même nom que lui.

     A la mort de mon grand-père, Vénancio, mon père fit de même. Il fit je crois des
    dessins, et des masques avec du papier si je me souviens bien. Nous étions à
    l’hôtel Juan II ou mon grand-père est décédé.

    Quand je pense à Mme Dominguez. Les Dominguez de la Torre étaient et sont toujours
    des musiciens exceptionnels, originaires de Galice, comme José Soto. Ce sont
    deux frères jumeaux, avec leur sœur Téré. A l’époque un batteur français
    complétait le groupe. Tout le répertoire des variétés et du Rock y passait. Ils
    étaient à leur grande époque parmi les plus grands musiciens de variété
    d’Europe, dans les tous premiers. Moi et deux amis avions également créé un
    groupe à la même époque.

    J’ai même fait partie d’un groupe de new-wave. Un groupe anglo-saxon. Mon oncle
    Norbert avait des amis en Allemagne qui constituaient eux un très bon groupe de
    Rock Country. J’aime beaucoup le Ryth’m Blues. Eric Clapton est le grand
    musicien anglo-saxon de notre temps encore en vie je crois. Norbert jouait de
    la guitare hawaïenne. C’était sa spécialité.

    La pauvre Mme Dominguez est morte dans des conditions que je ne veux pas
    développer ici. C’est un peu le même scénario qu’avec David et Abdelkader.

     
    Je les vois tous les jours les cinglés et les fous. Prenez le maire de ma
    ville. Il a réussi à faire débaptiser la ville en lui enlevant la particule «
    lès-Gonesse » ( j’ai joué 10 ou 15 ans au rugby à Gonesse ). Il a également
    encore récemment débaptisé et rebaptisé au nom de M. Bigel la rue le long de
    son pavillon.

     Dommage que le conseil d’état ait laissé Michel Aumas débaptiser les noms et faire ce
    qu’il veut dans la ville sans réagir.

    Seul 23% des électeurs ont pu se rendre finalement au scrutin. Au prétexte de
    moderniser notre ville, on détruit une partie de son passé.

    C’est vrai que Mr Bigel a reçu Sitting Bull, mais je n’en dirais pas autant de ses
    relations avec l’internationale et les anarchistes, comme quoi la droite est
    prête à tout pour se maintenir comme elle peut. Ma mère aussi pense que c’est
    mieux «  Arnouville ». Finalement je m'y suis fait aussi, bon gré mal
    gré.

     
    Je pense ici à Mme Mercier, qui a été agressée il y a quelques années par des
    voyous. Son mari a été mon professeur de mathématiques, comme elle aussi je
    crois. Ma mère aussi a été agressée par des voyous dans le bois des Condos, qui
    avaient réussi à lui dérober son sac.

     
    Lorsque nous avions étés champions Ile-de-France par équipe en athlétisme avec
    Sonny, c’est tout juste si M. Bigel n’était pas venu nous cracher dessus. C’est
    ça aussi la droite. C’est bien souvent le mépris le plus affiché de la
    condition humaine.

     
    Les grands clubs, que nous avions tous battus et passés en revue, n’ont reculé
    devant rien pour essayer de nous spolier et de nous déposséder de notre titre.

    Je n’ai rien contre les grands clubs, même si certains de nos athlètes ont failli
    battre des athlètes de ces mêmes grands clubs, et l’ont fait d’ailleurs.
    Lorsque je jouais au rugby, je suis resté invaincu 14 ou 15 fois contre le
    Racing CF. Même la première du Racing.

     

     
    Ici je résume car ce n’est pas tout. Je comprends bien que les grands clubs ont
    une politique différente. Gonesse a battu Béziers ou Narbonne une fois je
    crois, au Racing. Le match s’est terminé en bain de sang. C’est dire que les
    grands clubs ne sont pas toujours si sportifs qu’on veut bien le dire. Le club
    est arrivé en quart ou en demi-finale du championnat de France un an après sa
    création.

     Je suis même un des rares joueurs à ne jamais avoir perdu contre le Racing.
    J’étais très heureux à chaque fois que nous arrivions au Racing, que les
    records nationaux, européens et mondiaux des perchistes du Racing soient
    affichés. Un de nos perchistes d’Arnouville a même failli battre Vigneron à
    l’entraînement. Houvion est sur Facebook. C’est un gars sympa. Comme Romain
    Mesnil. Il y en a beaucoup d’autres.

     L’année ou j’ai entraîné les gamins, l’équipe est arrivée en tête dans un tournoi
    Groupama de 3000 équipes. J’ai aussi dirigé les frères Castel. Le cadet a été
    champion de France avec le racing CF, et meilleur marqueur d’essais sur la
    saison en championnat de France, sans compter les matches internationaux. Il
    était le fer de lance de l’attaque du Racing CF et il a été champion de France
    au Parc-des-Princes avec cette équipe. Je l’ai dirigé avec deux autres joueurs.

    Tout le monde doit avancer, mais dans mon esprit, dès que des petit patelins ou
    bleds de 200/400, ou 10 000 pèlerins commencent à les battre, à accrocher tel
    ou tel titre, les grands clubs se cabrent.

    Une droite omniprésente, arriviste, agressive et parvenue, prête à n’importe quoi
    pour parvenir à ses fins et à ses combinaisons les plus ringardes, les plus
    arriérées, constamment en train de rechercher à humilier les autres, gangrène
    ces même grands clubs.

    Une année je me souviens, lorsque les grands clubs, les grandes écuries,
    craignaient de perdre trop de titres face aux petits, ils sont allé jusqu’à
    supprimer plus de la moitié des épreuves du championnat de France. C’est une
    triche légalisée et officialisée. Cette régression ne les effraie pas.

    C’est une vision régressive. Tout ça parce que parfois un petit village de 200
    habitant décroche le titre au relai 400x100 ou autre.

    Un bon scandale de dopage sorti des fagots pour faire diversion et cacher le pire,
    quelques déclassements à l’âge, quelques tricheries de plus et on n’en parle
    plus.

    Une année nous aurions pu déjà être champions Ile-de-France, il ne restait plus que
    trois équipes dans la course, dont deux que nous avions battues par 20/30
    points d’écart au cours des dernières saisons, mais l’arbitrage ne l’a pas
    permis.

    Il a fallu attendre l’année suivante.

     Dans le match manquant, l’arbitre n’avait pas sifflé au moins 80 hors-jeu de
    position de l’équipe adverse au cours de la partie, ce qui nous avait privé de
    tout point de repère.

    Le score pléthorique en faveur de l’équipe adverse masquait un arbitrage
    totalement défaillant.

     Nous nous étions en définitive inclinés chez nous au retour 4 à 3 sur un terrain
    gelé, n’ayant rien pu exploiter à l’aller, essentiellement en raison de cet
    arbitrage partial.

     Charles Pussey, au centre en bas, m’a confié que lors d’un match qualificatif de
    championnat de France entre Le PUC et Sarcelles ou il était présent dans les
    gradins, un essai a été accordé au PUC alors qu’il y avait en-avant, et un
    autre a été refusé à Sarcelles alors qu’il s’agissait d’un faux en-avant,
    l’essai de Sarcelles était valable. Sarcelles avait gagné sur le terrain mais
    perdu sur le papier. Le PUC, qui nous a sorti aussi, n’a gagné la plupart de
    ses matches que de un point ou deux d’écart. Il échouera contre Bagnères au
    Parc ( 9-16 ). Le parcours du PUC cette année reste suspect.

    Philippe Mondon est sur cette photo aussi, je me souviens de tous les joueurs. Il a été
    interwievé par des journalistes de la télévision lors de la terrible
    catastrophe d’Haïti, car il voulait prendre un orphelin avec son amie. Il est
    le quatrième en haut en partant de la gauche. Larrieux, Didier Clément, sont
    entre autres également présents sur la photo. Je suis en bas, l’avant-dernier à
    droite.

     Je ne veux pas ici dresser l’inventaire de toutes les tricheries qui ont lieu et
    prennent cours dans un sport de masse comme le rugby. Ou dans d’autres sports
    de masse.

    Mais c’est un paramètre important. Lorsque l’on a vu certaine choses on s’en
    souvient, et cela modifie profondément la perception que l’on peut avoir de
    certains clubs qui ont à leur actif plusieurs titres nationaux. Nous étions une
    bande de copains, tout le monde se connaissait dans l’équipe. De nombreux
    joueurs sont passés en sélection.

    Dans nos adversaires, je pense à Aulnay, un très bon club bourré de titres
    nationaux, contre lequel j’ai juste joué lorsque j’étais minime contre de très
    bons séniors. Mais quelle désillusion lors d’un match ou l’arbitre avait été
    acheté, et radié à vie par la suite.

    Aujourd’hui, c’est professionnel d’ailleurs. L’argent a pris le pouvoir.

    Le pire moment de ma carrière, c’est ce match contre Villeneuve-la-Garenne sur la
    pelouse du stade français. 400 spectateurs armés de barres de fer, coups de poing
    américains et autres armes de poing avaient envahi le terrain. Je me suis
    retrouvé à un moment sous un regroupement. J’ai pris un mauvais coup sur la
    plante des pieds, bilan : fracture au troisième col du métatarsien. Cela m’a
    poursuivi toute ma carrière jusqu’à aujourd’hui.

    L’arbitre a été radié à vie.

    J’ai finalement passé une IRM qui a permit de déceler un névrome de Morton. Je me
    suis fait opérer. J’avais 45 ans, j’avais cette douleur terrible depuis 18 ans.

    Parallèlement, comme le dit très bien ma femme Hanifia, le fait que l’on en soit aujourd’hui à
    l’érythropoïétine ( E.P.O. ) de deuxième génération, indétectable, modifie
    largement ce que l’on peut penser des sports de haut niveau.

    Car la crise fait le lit de la droite la plus réactionnaire qui soit, sans arrêt
    sur la défensive et totalement repliée sur ses intérêts, toujours sur la
    défensive.

    Ilne faut pas s’y tromper. Dans un pays, quand la police se fait systématiquement
    le relai des pires tyrans qui soient, au plus grand mépris de la loi, avec
    toute la cohorte ministérielle, c’est que ça sent le roussi. Grande est la
    confusion dès que l’on traite de sécurité ou de sûreté.

    Il y a quelques années, après avoir travaillé pour un lycée technique et une usine
    Porsche, car j’avais travaillé chez le leader national en aspiration de fumées
    de soudure ( bras flexibles articulés, rails creux alu ) , j’ai été reçu par un
    commissaire de police et un agent, pour travailler justement dans la sûreté. Je
    n’ai pas été retenu par cette nouvelle filiale de la SNCF. Mais cela m'a
    toutefois permit à l'époque de me faire à une meilleure image de la police.

    Il y a beaucoup à faire contre la criminalité, contre le terrorisme, mais veut-on
    vraiment s’en donner les moyens ? Il faudrait une vraie volonté de faire
    avancer les dossiers, or on le voit, tous campent sur le mode le plus régressif
    qui soit. On ne veut pas aller au bout d’une démarche collective. A force de
    vouloir faire les choses par le haut, on ne consulte plus la base.

    De la même façon, peu de textes paraissent sur l’art espagnol. Je suis là pour y
    remédier, pour permettre au grand public de se forger une opinion, pour ouvrir
    de nouveaux horizons d’expression.

    Il faut faire sauter les verrous de cette société absurde que l’on veut nous
    imposer.

    Il faut refonder, repartir sur des bases bien séparées.

    Manuel Diez était un fabuleux génie, le continuateur des Van Gogh, Utrillo, Picasso,
    Monet, Gen Paul et autres. Là encore le sénateur Claude Estier, qui avait un
    appartement à coté du musée Cortot, lui a mené la vie impossible, là encore le
    pouvoir en place lui a mené la vie infernale. Là encore la société n’a rien à
    faire des grands artistes, et elle n’a pour ainsi dire rien appris d’eux, ou
    presque rien. Il était un immense continuateur, et c’est ce continuum qui a été
    rompu.

    Carl’univers politique est absurde, ses contradictions et ses volte-face sont
    nombreuses. C’est que le marché de l’art n’a plus rien à voir avec l’humain,
    avec l’art au sens noble. Manuel Diez préfigure déjà ce que sont les ruines du
    christianisme.

    Aujourd’hui, une religion comme l’Islam ne demande plus son reste, elle reste hermétique aux
    principes chrétiens, repliée sur sa communauté. L’oumma comme disait Hassan II,
    la communauté.

    Et si Hassan II était octavien, comme ma femme est une octavine, il reste tangible
    que les seuls points communs entre nos religions sont la prédominance de la
    communauté. La mort de Manuel Diez, c’est un peu la fin d’une peinture un peu
    moins abrupte.

    J’ai lu quelques uns des livres d’Hassan II, et moi qui connais surtout l’Algérie,
    et qui ai pu assister à la tension entre le Maroc et l’Algérie, avec la
    fermeture des frontières, je trouve qu’un dirigeant clairvoyant et imaginatif
    comme il l’était manque beaucoup.

    J’ai vu le film ou Yolande Moreau incarne Séraphine de Senlis à la perfection, je
    l’ai trouvé admirable. Nous étions allés à Senlis avec Méré la dernière fois
    qu’elle est venue.

    Elle vit à Toro et a beaucoup de problèmes de santé avec son genou.

    Séraphine a fini à Clermont, ou je suis allé quelquefois lorsque j’étais ambulancier.

    C’est presque aussi pire que Sainte-Anne. Sa fin a été terrible. André Gill est mort
    en internement aussi, à Charenton je crois.

    Montmartre, quartier d’Utrillo, de Marcel Aymé, de tant d’artistes aura vu la fin de ce
    personnage exceptionnel qu’était mon père. Il « avait sa gueule » comme on
    disait de lui.

    Il y a de très nombreuses années de cela, une vieille dame a été assassinée à
    Arnouville, dans sa maison près du Mont de Gif, pour 10 ou 20 francs à peine. A
    coups de couteaux, elle devait être en chemise de nuit ou chez elle dans son
    lit. Un crime horrible.

    Plus tard, à deux pas de là, le lieu ou a démarré  la fameuse polémique sur
    l’autodéfense avec François Art, avec lequel je me suis battu deux ou trois
    fois au lycée à Gonesse, et à Jean-Moulin aussi je crois, c’est le célèbre vol
    d’autoradio.

    Mitterrand l’avait invité dîner à l’Elysée. J’ignore s’il était au courant de ce crime,
    mais il s’est produit non loin des faits. C’est un de mes anciens camarades de
    classe, Cahard, qui était dans le SAMU avec Art. Il était infirmier à l’époque.

    J’ai trouvé Mitterrand assez pitoyable dans cette affaire. On lui a masqué la
    vérité. Cahard m’a confié qu’il pissait le sang dans le SMUR qui l’emmenait à
    l’hôpital de Gonesse, il a bien failli y rester. J’étais à l’armée à ce moment
    là, en Allemagne. C’était passé à la télévision.

    En vérité dans ce pays, il y a deux tendances sérieuses de gauche. Le centre
    gauche, qui regrette constamment l’incapacité de la gauche à s’unir, à se
    prendre en charge et venir à bout de la droite, dont Mme Bouissy dont j’ai
    parlé dans le manuel d’introduction est un des principaux représentant, et le
    communisme à tendance maoïste, qui pose clairement la question : « Qu’aurons
    nous soulevé ensembles ? ». Après, c’est le spectre de la division et de
    l’incompréhension.

     

     

     

     

    Ci-dessus un ancien cliché de notre maison à Arnouville. Les promoteurs sont venus de
    partout au fil des années, encouragés par tous les affairistes qui se sont
    succédé dans notre ville.

     

     

     

     

    Il est loin le temps de l’atelier. Ci-dessus mon frère David en train d’apprêter
    des petites tables en pied.

     

     

     

     C’est David lui-même qui a réalisé toute cette série de clichés et de photos des
    tableaux, car il a fait de la photographie. Il voulait être photographe, et il
    a fini taxi. Ses clichés forment cependant une très belle série. La première et
    la seule à ce jour. Ma mère ne veut pas que je la fasse paraître sur la toile.

     Comme je regrette David, de ne pas avoir pu ou su mieux le protéger, mais l’histoire
    était en marche et plus rien ne pouvait contrecarrer son tragique destin. Son
    service militaire s’était mal passé, comme celui d’Ingo s’est achevé
    brutalement. Pour lui, ça s’est mal terminé. Les autres ont été plus violents
    que lui.

     
    Si mon frère aîné aurait été placé en maison de repos dès le début, il serait
    peut-être encore là aujourd’hui, mais ma mère n’a jamais voulu le placer, elle
    s’y est toujours refusé. Il a joué un rôle terriblement nocif sur lui, et m’a
    considérablement empêché de veiller davantage à la sécurité de David. Ingo lui
    a barré la route sans même s’en rendre compte. «  Le Unmensch »,
    comme l’appelle Hanifia. Mais il est aujourd’hui trop tard, et je dois
    maintenant à mon tour veiller sur Ingo aussi, faute d’avoir fait suffisamment
    attention à David.

     
    Pauvre David, il avait une forte personnalité, un grand sens humoristique et si
    particulier. Nous avions fait les vendanges ensembles dans le Beaujolais, à
    Lancié et au Perréon. Nous sortions souvent sur Paris et en banlieue, pour voir
    des concerts, dans les années 80. David me semblait aimer la vie, mais il n’a
    pas fait suffisamment attention à la sienne, et les autres n’ont pas réussi à
    s’en charger à sa place. Nous étions trop pauvres, il avait accumulé les
    problèmes durant toute sa vie. Je n’aurais jamais pensé qu’il puisse
    disparaître aussi jeune.

     
    Comme le XXème siècle a été cruel aussi, et nous a tout enlevé.

     

     

     

     

     

     

     

     


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