• Psy - 7 - français

     

    Manuel Diez Matilla : un destin oublié

     

     

     

    Psychanalyse de l’œuvre de Manuel Diez Matilla

     

    7ème partie

     

    Refonte au dimanche 18 août 2013

    Par Christian Diez Axnick

     

     

     

     

    «  No te hagas el perrin ( ne fait pas le chiot ) », disait-il.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ci-dessous une table ronde ivoire faite par mon père, d’une grande richesse ornementale.

     

     

     

     

     

     

     

      Autre cliché des 4 portes avant d’un meuble de mon père. Ci-dessous une photo à Noël.

     

     

     

     

     

        Photo de famille, avec pupuce ( mohli ) et viking.

     

     

     

     

      De gauche à droite : Micaela, Carmen ( carmenchu ) en bas, Prudencio avec Maria Congost, à droite Don Primitivo. Je ne me souviens plus de l’autre personne au centre, Luisa que crois.

    Ci-dessous réunion de peintre en Espagne.

     

     

     

    En bas, un de mes travaux de composition moderne. Il m’a demandé une foule d'études de conception et une disposition poussée de l'harmonie des couleurs. Le visage se plie et se déforme, se contorsionne. Le nez rejoint une oreille en forme de sein. J’ai emprunté certaines idées à Pruden.

     

     

     

     Comme je peints très peu, je m'efforce de travailler la conception, et je travaille à des oeuvres modernes on va dire, car je suis dessinateur projeteur. Mais faute de temps, j'ai un peu perdu le fil de la peinture.

     

     

     

      Mon père me prodiguait toujours de très bons conseils pratiques, et je les suivais de mon mieux.

    Mais après sa disparition, peu à peu, les réflexes se sont amenuisés. Je ne baignais plus dans l’ambiance de son atelier de peinture, dans les odeurs de la térébenthine et de la peinture à l’huile.

    Il avait un drôle de caractère, un caractère trempé, une sacrée conception de son métier. C’était un maniaque de la composition, de la perfection, de tout ce que l’on peut imaginer en peinture.

    Quelle force, quelle puissance de caractère et de volonté de bien faire et de perfection il dégageait.

     

      Je me suis après sa mort de plus en plus orienté vers la CAO-DAO, l’informatique, j’ai fait pas mal de plans EXE par exemple, sur AUTOCAD. Partant de là ma vie professionnelle s’est trouvée absorbée par le monde des bureaux d’études au fil des années. De plus en plus vers le technique, le génie civil, la CVC, la HVAC, la plomberie et ainsi de suite.

      En fait, j’ai rendu service à la France, mais ma carrière artistique s’est retrouvée en suspens.

      Il y a quelques années, des journalistes présentaient Gérard Garouste à la télévision, qui est le plus grand peintre moderne français. Je l’aime bien aussi, c’est un fait, puisque mon père a travaillé durant l’essentiel de toute sa carrière avec Garouste et Jeumont, les gérants du Décors du Logis, rue du Faubourg Saint-Antoine à paris, enfin anciennement. Aujourd’hui, les trente glorieuses sont terminées, révolues. Mais quelle époque c’était. Il a eu je crois jusqu’à 10 employés sous ses ordres. J’allais livrer avec lui étant petit rue du Faubourg Saint-Antoine, avec sa fameuse Fiat 238, la fourgonnette qui ne l’a jamais quitté. Lorsque j’ai demandé son enlèvement, car elle était vieille et à l’état de carcasse, d’épave, il ne me l’a jamais pardonné par la suite.

      On s’était mal compris ce jour là. Je lui avais suggéré de demander l’enlèvement avec l’Opel de ma tante Angelita et il m’avait répondu que oui, mais finalement ils n’avaient enlevée que la fourgonnette, et pas la voiture.

      Il a tout de même produit en 20 ou 30 ans des centaines de meuble sublimes et inoubliables, de tables, et travaillé ainsi du coté donc du Faubourg Saint-Antoine, avec les ébénistes aussi, durant tout le milieu de sa vie. Il avait d’autres clients à Biarritz et à Tours. A Deauville aussi, les mêmes que ceux de Tours. Quel règne il a eu, celui d’une domination picturale sans partage.

      Aujourd’hui, pour tout vous dire, je mène une vie un peu monotone et un peu médiocre aussi, son génie n’est plus là, son assurance, sa poigne non plus, alors de temps en temps je me laisse un peu aller à la routine, à mes souvenirs perdus, et je pense aux heures de gloire presque en pleurant.

      Tant d’autres sont disparus aussi dans ma famille après lui, des figures familières, pour commencer mon frère David, puis du coté de mon père, Vénancio son frère aîné, puis Vicente ( Petente comme on le surnommait; Méré, sa femme, nous a rendu visite il y a quelques années avec sa nièce Ouria, elle vit à Toro ). Mes deux oncles sont donc ainsi morts après David. Puis ma tante d’Allemagne, Edith, est disparue aussi, il ne reste plus que Marita et Gerda, Helga est morte avant mon père, après la disparition d’Hulda, ma grand-mère, qui a suivi mon grand-père je crois.

    Mere ( Emerenciana ) nous a invités à Toro. Elle possède un appartement là bas. Angelito a tenu un cybercafé à la sortie de Toro.

      Javi, lui, vit à Guardamar del Segura, avec sa femme Loli, son fils Noël qui nous avait rendu visite avec sa tante Méré, et une petite est venue aussi, Victoria. La majeure partie de ma famille d’Espagne repose au cimetière de Toro, dans le caveau familial. Vicente a une tombe à part.

      J’ai commencé des tableaux mais je n’arrive pas à les finir faute de temps et de moyens. Marisa elle, la femme de Bernardo, mon cousin, un des fils de Vénancio, s’est lancée dans les icones depuis de longues années.

     

     

     

     

     

     

     

      Photo de nous trois tous petits, devant des « andas ». David à gauche en chemise jaune et Ingo au centre en chemise rayée.

     

      Quelque part, il faut bien le dire, le déficit de démocratie dans ce pays a ouvert la voie au totalitarisme. Lorsque les rangs conservateurs ne sont pas devant, des élans de restauration se font jour peu à peu. La grande époque de Manuel Diez n’a rien à voir avec ce nouvel intégrisme, ce nouveau sectarisme intellectuel. Au contraire, c’est une époque de pionniers, une véritable épopée pour l’artisanat. L’artiste est émancipé, il mène une vie nous l’avons dit livresque et proche de son temps et de ses modes, il s’investit. Mais déjà, on presse dangereusement le citron. Déjà, on surexploite les bonnes volontés, on amaigrit le pouvoir d’achat des entrepreneurs de talent, des ouvriers qui les suivent dans l’aventure.

     

     

     

       On le voit à ce cliché, nos produits n’étaient plus adaptés au nouveau temps du laser-disc, qui a quelque part apposé sa signature sur la fin de cette grande époque ( chaînes HIFI, VIDEO, disques 33 tr, bibliothèques … ).

     

     

     Nature morte de mon père. Le trait, le dessin ( el trazo, el dibujo ), la propreté et la variété des nuances, des tons et des couleurs, caractérisent ses œuvres, la composition aussi. C’est une composition d’arrangement, de disposition et de volume. " El trazo es muy importante, la cantidad de pintura es muy importante ", disait-il.

     

     

     

       Mon père et moi au début des années 70. Il devait cesser de fumer d’un jour à l’autre. Moi je suis en train d’arrêter peu à peu. Je ne désespère pas d’y parvenir, je prends des nicopass. J'ai fortement restreint.


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